La Folle Journée : un concept original et audacieux
Depuis toujours désireux d’ouvrir les portes de la musique classique au public le plus large, René Martin a eu l’intuition, en assistant à un concert de U2 où près de 35000 jeunes communiaient, dans une ambiance de folie, avec le groupe de rock emblématique, que ce succès pouvait être transposé à la musique dite “classique”, dont il était temps selon lui, d’abattre les murs qui l’entourent trop souvent. La question qui s’imposait à lui était alors : comment toucher ce même public de jeunes, comment provoquer chez eux ce déclic qu’il avait lui-même ressenti en entendant pour la première fois les quatuors de Bartók alors qu’il n’avait que 16 ans, comment provoquer cette rencontre entre Mozart, Schubert ou Chopin et le public le plus large ?
L’idée de La Folle Journée était née : il s’agissait de désacraliser le monde de la musique classique trop souvent considérée comme élitiste afin d’en permettre l’accès à un public élargi, tout en maintenant l’excellence artistique. Une véritable révolution était en marche : il fallait en effet, pour toucher le public le plus large, repenser complètement la vision traditionnelle d’un festival de musique classique.
Le moyen le plus évident d’y arriver était de programmer des concerts de format court (45-50 minutes, durée idéale pour maintenir l’attention du public), à des tarifs très accessibles (le prix étant trop souvent une véritable barrière), et permettant d’accueillir à la fois des spectateurs initiés (susceptibles d’être comblés par la qualité artistique proposée) et un public nouveauauquel serait donnée la possibilité de découvrir un compositeur, une École musicale ou bien encore un thème marquant de l’histoire de la musique.
Fort de ce concept original et audacieux, il ne restait plus à René Martin qu’à trouver un lieu unique pouvant accueillir en son sein cette riche palette de concerts à travers laquelle le public pourrait voguer au gré de ses envies. La Cité des Congrès de Nantes, espace original constitué de salles de différentes dimensions, lui est rapidement apparue comme pouvant constituer un véritable lieu d’échanges et de rencontres ; l’idée lui est venue aussi de faire du vaste espace central (la “Grande halle”) un immense kiosque symbolisant une place dans une fête de village et vers lequel convergeraient tous les publics pour assister à des concerts gratuits. Point d’ancrage du festival, ce lieu ne manquait pas d’apparaître comme un lieu de rassemblement unique au monde pour le public, les artistes, les producteurs et les conférenciers, tous animés par une passion commune : la musique.
Pourquoi le titre “La Folle Journée” ? :
Ce titre est un emprunt à Beaumarchais qui a écrit en 1785 la pièce de théâtre Les Noces de Figaro ou la Folle Journée, annonciatrice de la Révolution française. À sa façon, “La Folle Journée” amorce elle aussi une révolution dans la diffusion de la musique…
La Folle Journée à l’étranger :
Évènement culturel unique en son genre, La Folle Journée s’exporte à l’international. Elle a su s’imposer ainsi au Portugal (Lisbonne) de 2000 à 2006, puis en Espagne (Bilbao) de 2002 à 2014, au Brésil (Rio de Janeiro) en 2007, au Japon (Tokyo, Niigata, Kanazawa, Biwako, Tosu) depuis 2005, en Pologne (Varsovie) depuis 2010, et en Russie (Ekaterinbourg) depuis 2015.